Bukavu : la ville est tombée dans les mains des AFC

Voici toute l’actualité de la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, jusqu’à aujourd’hui, le 15 février 2025.

Par Laurent Bin Saïdi

Les combattants du groupe armé M23, alliés à des troupes rwandaises, sont entrés vendredi dans la ville de Bukavu après avoir pris le contrôle de l’aéroport provincial, un site stratégique situé à une trentaine de kilomètres de la ville. Cette avancée intervient après leur prise de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, fin janvier. Selon des sources sécuritaires et humanitaires, le M23 a pénétré presque sans résistance dans les quartiers périphériques du nord-ouest de Bukavu. Face à cette situation, les militaires congolais et leurs familles ont reçu l’ordre de quitter les camps militaires en ville, tandis que de nombreux commerces ont fermé leurs portes.

En réaction, le président congolais Félix Tshisekedi, en déplacement en Allemagne, a décidé d’écourter son voyage et de renoncer à sa participation au sommet des chefs d’État de l’Union africaine prévu ce week-end à Addis-Abeba, en Éthiopie. Il a justifié cette décision par la nécessité de suivre de près la situation sécuritaire en RDC.

La communauté internationale a rapidement réagi à cette escalade. L’Union européenne a exprimé son inquiétude face à la progression du M23 et au soutien présumé du Rwanda à ce groupe armé. Un porte-parole de l’UE a affirmé que Bruxelles examine "en urgence toutes les options à sa disposition" et a prévenu que "la violation en cours de l’intégrité territoriale de la RDC ne restera pas sans réponse". De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, exhortant les parties à privilégier le dialogue afin d’éviter toute escalade régionale.

La situation à Bukavu demeure préoccupante, marquée par l’incertitude et la tension. Les forces armées congolaises (FARDC) tentent d’organiser leur riposte, tandis que la population locale se retrouve une fois de plus prise au piège de ce conflit qui menace de s’étendre davantage dans la région.