Crise en RDC : malgré la rencontre de Doha, le M23 poursuit son avancée, Tshisekedi isolé
Talk and fight. « Parler et combattre. » Cette doctrine, héritée des deux guerres qui ont ravagé la République démocratique du Congo à la fin du XXe siècle, semble de nouveau dicter le tempo du conflit qui ensanglante l’Est du pays. À l’époque, les pourparlers de paix avaient mené à l’intégration des rebelles dans l’armée congolaise, accélérant ainsi son infiltration et, par ricochet, sa lente désagrégation.
Aujourd’hui, le scénario se répète avec une troublante familiarité. Malgré la rencontre de Doha, orchestrée par l’émir du Qatar et mettant face à face le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, les hostilités se poursuivent sans relâche. Pourtant, Tshisekedi lui-même avait juré qu’il ne reverrait jamais son adversaire ailleurs que « au ciel ».
Une diplomatie de façade, une avancée inexorable du M23
Loin d’ouvrir la voie à une désescalade, cet échange diplomatique n’a en rien freiné l’offensive implacable du M23, toujours soutenue par Kigali. Sur le terrain, les faits sont accablants : les rebelles continuent leur progression, multipliant les conquêtes territoriales. Pendant que les chancelleries affichent un optimisme feint, la réalité militaire impose son propre agenda, rendant chaque négociation plus illusoire que la précédente.
L’isolement croissant de Tshisekedi sur la scène africaine
À cette impasse militaire vient s’ajouter un autre revers de taille : le désengagement progressif des alliés africains de Félix Tshisekedi. Face à une guerre qui s’éternise et à l’incapacité de Kinshasa à inverser la tendance, le soutien des partenaires régionaux s’effrite. L’Union africaine, longtemps restée prudente, semble désormais reléguée à un rôle d’observateur passif, tandis que certains chefs d’État du continent, jadis solidaires, réajustent discrètement leur position.
À mesure que la crise s’intensifie, la RDC semble plus que jamais livrée à elle-même. La rencontre de Doha n’aura été qu’un épisode de plus dans une tragédie qui s’écrit désormais au rythme des avancées rebelles et des silences diplomatiques.


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